En passant

Retour sur le projet

L’Ecole de la Deuxième Chance partage sa pratique du projet réalisé ensemble sur son site web :

http://www.e2c95.com/au-dela-de-nos-prejuges/

Galerie

Journée du 30 mars 2015

Le 30 mars s’est tenu à  la Maison de Quartier Jacques Brel de Villiers-le-Bel « Tu veux mon portrait ?! (Au-delà de nos préjugés) » (de 14h à 18h) : exposition, spectacle et buffet proposé par les participants au projet.

Bravo aux stagiaires des Ecoles de la Deuxième Chance du Val d’Oise (Cergy, Argenteuil et Sarcelles) et aux élèves de 4ème-3ème du Collège Martin Luther King (Villiers-le-Bel).

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Identité

Les participants réalisent le panneau d’exposition « Au crayon » composé de dessins exclusivement représentant « leurs objets, leurs histoires », pour l’événement du 30 mars (exposition, spectacle, buffet).

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Histoires

Les participants réalisent le panneau d’exposition « Grandes et petites histoires de la Discrimination » pour l’événement du 30 mars (exposition, spectacle, buffet).

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Autre

Les participants réalisent un panneau d’exposition autour de l’atelier « Dans la peau d’un autre… » pour l’événement du 30 mars (exposition, spectacle, buffet).

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Qui

Panneau d’exposition « Je suis » autour de l’atelier de l’Être pour l’événement du 30 mars (exposition, spectacle, buffet).

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Conjugaison

Les participants réalisent le panneau d’exposition « Le Pré Jugé » sur les préjugés ordinaires pour l’événement du 30 mars (exposition, spectacle, buffet).

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Tu veux mon portrait ?!

Création d’une affiche pour l’événement du 30 mars : spectacle, exposition et buffet des participants.

Regard sur Soi

Travail autour du Soi : identité, portrait, estime.

Pour ces ateliers, les participants ont partagé des objets qui les symbolisaient ou/et auxquels ils étaient attachés. Photos, vêtements, bijoux…
Ensuite il a fallu passer devant l’appareil de la photographe et accepter de se faire tirer le portrait !

CHRISTINE :
Je m’appelle Christine, là je vous montre la photographie de mon petit garçon.
Il s’appelle Kilian. Il a 2 ans. Il est ma fierté, c’est grâce à lui si je fais des trucs aujourd’hui. Avant lui, on me sortait que je ne pourrais pas faire grand chose de ma vie. Je suis tombée enceinte, il m’a donné plus de force de prouver à tout ce monde que je pouvais faire quelque chose, je pouvais aller au delà.
Depuis que je suis maman, j’affronte. Je ne me laisse plus marcher sur les pieds. C’est mon ange !

PRINCESS :
Je m’appelle Princess, j’ai choisi cette tenue parce que c’est ce qu’on porte dans notre pays. C’est une tenue traditionnelle. Souvent dans le journée de la femme, le 8 mars surtout si t’en a pas t’es pas une femme. Même les enfants ils portent que ça. Mais moi j’aime pas. J’étais à l’aise avec pendant ma grossesse mais j’aime pas ; pourquoi ? c’est parce que je ne suis pas à l’aise. Ca s’ouvre tout le temps il faut attacher, c’est pour ça j’aime pas.
Quand j’étais enceinte, j’étais très à l’aise avec parce que je mettais en dessous et je ne fermais pas trop. Mais je laissais comme ça.

PRISCILLIA :
Je m’appelle Priscillia et j’ai choisi une photo d’un tableau que j’ai fait qui représente un personnage d’une histoire en fait. Et j’ai choisi ce personnage-là parce que c’est un garçon qui a une personnalité qui me ressemble beaucoup, qui est assez complexe. Et c’est quelqu’un en fait, qui est très… qui paraît très sérieux, qui est peu aimable mais qui au fond est très gentil. Qui est très courageux et qui aime surtout les gens. Et qui se bat en gros pour les gens qu’il aime. Voilà.

C’est un personnage d’un manga en fait. Il s’appelle Gil. C’est le manga Pandora Heart.
Sur le côté j’ai fait des touches de piano parce que dans ce manga-là y a de la musique qui est assez touchante je trouve. Et moi personnellement j’écoute beaucoup de musiques et de styles très variés. Du coup j’ai voulu représenter ça sur le cadre, c’est sur le cadre en fait. Donc voilà. Tiens.

Apparences et Pré… Jugés

Témoignages de Discriminations Ordinaires

PRINCESS : « C’est quoi ton âge ? / 25 ans / Non, tu n’as pas 25 ans ! 22 peut-être ou 23 / Ca m’énerve ! C’est ma taille ou quoi ? »

ACETOU : « Ca me vexe. Comme j’ai une tête d’enfant, les gens me demandent « Tu as quel âge ? ». On dirait qu’ils cherchent à savoir ta vie intime. Quand j’ai vu le théâtre, j’ai vu que c’était important. Tu es de quelle origine ? T’as quel âge ? Je réagirai autrement grâce au théâtre. Soit je ne réponds pas. Soit j’introduis un autre sujet. En quoi ça te regarde ? Pourquoi tu veux savoir ? Pour moi, c’est une insulte. Ils me rabaissent.
Une fois, j’ai été obligée de donner ma carte d’identité pour prouver mon âge. »

FATOUMATA :
« En 2014, pendant les élections municipales, il faisait beau, j’étais habillée à l’africaine. Une mère avec ses 2 deux enfants, deux garçons de 5 et 8 ans me disent : « Rentrez chez vous ». Au début, je croyais qu’ils parlaient à quelqu’un d’autre. J’ai regardé autour de moi et il n’y avait que moi, j’étais toute seule, donc j’ai compris que c’était à moi qu’ils parlaient. J’ai répondu par un sourire. Et je suis partie et eux ? Ils ont continué à hurler : « Rentrez chez vous ! » »

RACHIDA :
« « Pourquoi tu ne veux pas avoir d’enfants ? » « Mais Pourquoi tu veux savoir ? » Ca a commencé après mon mariage. Des femmes qui me disent et redisent cela. Toujours les mêmes personnes. « Des proches ». Toujours la même question. C’est indiscret. Ca m’énerve. J’essaie de ne pas répondre. Avec mon mari, ça nous énerve mais c’est toujours moi à qui on pose la question. Ca sera « quand je veux ». »

CHRISTINE :
« Tu es de quelle origine ? Je réponds quand il n’y a pas de mauvaise pensée. Sinon, quand on me ressort tous les clichés de l’Afrique (les arbres, les chimpanzés) à partir du moment où j’ai dit Cameroun, je me tais. Quand l’autre la ramène et me parle du Cameroun alors qu’il n’y est même pas allé. C’est fini. Je me tais. Pas la peine d’essayer de me parler. »

Anonyme :
« J’ai eu un problème judiciaire. On me regarde mal et on me dit pas bonjour. Ma mère non plus. Avant là où on habitait, tout le monde nous disait bonjour. On a déménagé, il y a quelques mois. Il y a eu une perquisition. Ca les a a priori bloqués. Personne m’a demandé. C’était pas grave. J’ai pas pu leur dire. Ils me l’ont pas demandé. C’est comme un commérage. Moi c’est pas grave, ils m’apportent rien mais c‘est pour ma mère. »

MARINE :
« Quand je suis arrivée à l’E2C, on m’a prise pour une bourgeoise parce que je vis dans une maison. On m’a prise pour une bourgeoise. Ca m’a gonflée.
J’ai rigolé.
Je me suis sentie obligée de m’expliquer. J’analyse beaucoup donc j’explique beaucoup.
Moi, je ne fais pas attention à ce qu’on peut penser de moi.
Moi, je m’en fous. »
– DORINE : « Elle a une tête de bourge. Sa façon de s’exprimer. Sa façon de s’habiller »
– MARINE : « L’air bourgeois ? Je me tiens droite. J’ai la mâchoire carrée. J’ai les yeux bleus. J’articule correctement. »

DAUREN : « Ma mère elle fait très jeune. Une fois, on faisait les boutiques et je demande pour une ceinture et là, la vendeuse elle me parle mal. Elle pensait qu’on était des enfants avec ma mère. Quand j’ai dit que c’était ma mère, alors là tout de suite elle a changé.
Les personnes parlent mal aux jeunes. Aux grands, non ! »

EMMANUELLE (encadrante) : « Je me fais toujours contrôler pour des affaires de stup. On voyait au loin arriver les douaniers. Le côté baba cool, les cheveux, les cernes ! Maintenant je suis un peu blasée mais ça questionne en entretien d’embauche par exemple. »